Stardust memories

Coincé entre « Manhattan » (1979) et « Comédie érotique d’une nuit d’été » (1982), « Stardust memories » est un tournant dans la carrière de Woody Allen… mais aussi une impasse !Stardust memories Ce film-introspection, autobiographique et satirique, sent la répétition. Une nouvelle fois, Woody Allen s’en prend aux intellectuels (ici, les cinéphiliques) et se gratte, jusqu’au sang, son petit nombril de célébrité qui a des problèmes avec les dames. Côté hommage inspiré, Allen oublie cette fois le Suédois Bergman au profit de l’Italien Fellini et de son « 8 112 ». Une fois faites ces deux réserves, il faut reconnaître que « Stardust memories » est passionnant comme une sensibilité mise à nue. Woody Allen a le génie du fantasme et du monologue. On n’est pas prêt d’oublier ce train, plein de gueules sinistres, qui s’enfonce dans la nuit alors que, sur une voie parallèle, un autre train roule plein de gens .beaux, heureux et gais. Bien sûr, Woody n’est pas dans le bon. Ses efforts désespérés pour s’échapper et changer de wagon sont pathétiques et touchants. Car à travers mille petits détails apparemment non signifiants (rencontres, actes manquées, objets rebelles, etc.), Woody Allen s’offre un beau constat et une virulente autocritique. Sur le moment, après le choc émotionnel que fut « Manhattan », on pouvait croire que « Stardust memories » n’était rien de plus qu’un exercice de style narcissique. « Comédie érotique d’une nuit d’été », conte léger et optimiste (tout en restant fidèle.aux préoccupations profondes du « timide » Woody Allen) donne aujourd’hui un éclairage différent au film. « Stardust memories » est un moment parfaitement assumé de l’évolution de Woody Allen… Une pièce maîtresse dans l’œuvre d’un des cinéastes les plus sincères de notre époque.

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