September

SeptemberQuand Woody Allen louche sur Bergman (on pense à «Sonate d’automne») en faisant un détour par Tchekhov… «September» est de la veine des films réalistes et psychologiques comme «Intérieurs» ou le récent «Une autre femme». L’humour est gommé au profit du sérieux, voire même du besogneux. Mais Woody Allen reste un formidable auteur de dialogues. Le cinéaste filme un groupe de six personnages en quête d’amour. Dans une maison de campagne, baignant dans les teintes automnales, Allen regarde leurs désirs avoués ou cachés, leurs doutes, leur dérobades, leurs mélancolies, leurs souvenirs, leurs aveux tardifs. Coincés dans ce huis clos feutré, mère, fille, mari, amant, famille construisent, tout en dentelle, une fresque «moderato» de la passion humaine tout d’un coup rendue «allegretto» par l’éclat et le déchirement. Des comédiens en grande forme… comme d’habitude.

La brulure

La brulureQuand un divorcé rencontre une autre divorcée.., ils payent les pots cassés. C’est en gros l’histoire de Rachel et de Mark, deux laissés pour compte du bonheur conjugal. Elle est chroniqueuse gastronomique, style femme émancipée, et fan de psychothérapies. Il est journaliste politique, cavaleur, extravagant, un brin macho. Ils font connaissance au cours d’un mariage, se revoient, s’aiment. Plus qu’une union officielle, leur couple est un challenge, une revanche sur leurs échecs. Un premier enfant les plonge dans la routine des biberons-télé-charentaises. Rachel découvre que Mark la trompe depuis plusieurs années… L’idée de départ était claire : choisir un sujet banal et le disséquer. C’est là où Mike Nichols rame un peu. Il n’analyse pas, il brode. Les drames de cœur et les crises désespérées reposent essentiellement sur un tandem hyper professionnel, bourré d’effets de style. La subtilité et l’humour qui animaient «Le lauréat» ou «Ce plaisir qu’on dit charnel» (grands crus Nichols) ne meublent malheureusement pas ici les pointillés d’un scénario qui manque d’armature. Restent deux monstres sacrés qui cabotinent avec leur technique habituelle. Demi-réussi, ou demi-raté, au choix.

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