La petite voleuse

La petite voleuseOn n’a jamais autant de plaisir au cinéma que lorsqu’on voit se confirmer avec éclat un talent qu’on a vu naître et qu’on s’est efforcé d’encourager. C’est ici le cas pour Charlotte Gainsbourg, enfant métamorphosée en jeune femme — et aussi, à un autre degré, pour Claude Miller qui, à son sixième long métrage, s’affirme tout simplement «comme un des meilleurs cinéastes français. On connaît l’histoire de cette «Petite voleuse» : un scénario entamé et laissé en héritage par François Truffaut, le désir de Claude Miller de prolonger l’état de grâce de «L’effrontée». Janine Castang a seize ans, dans cette petite ville française des années 50. Abandonnée par sa mère, elle vit chez un couple de petits commerçants. C’est à l’école qu’elle commence ses chapardages, décourageant bientôt la bonne volonté de ses parents adoptifs. Elle les quitte pour se placer comme bonne chez des bourgeois, prend un amant quadragénaire, puis un autre de son âge et échoue en maison de redressement. Il paraît que les miracles n’arrivent qu’une fois. Claude Miller et Charlotte Gainsbourg nous prouvent le contraire, et il y a encore du beau monde dans ce film : Raoul Billerey (le tonton «dépassé»), Clotilde de Bayser (la patronne de Janine), Nathalie Cardone (sa copine, qu’on peut voir en vedette dans «J’aurais jamais dû croiser son regard»). Et le plaisir de ces images simples et belles, de ces dialogues justes et touchants.

Hope and glory

Hope and gloryAutomne 1939.Irrémédiable et sanglante, la blitzkrieg s’abat sur les brumes de Londres. Pour le jeune Bill Rohan, sept ans, commence une période pleine d’aventures. Son père, appelé sous les drapeaux, le laisse avec sa mère et ses deux sœurs à Londres. Alertes et bombardements n’inquiètent guère le garçon qui ne se rend pas véritablement compte de ce qui arrive. Désinvolte, il tient régulièrement à jour son journal de guerre. Mais leur maison est bientôt détruite par un incendie qui les contraint à émigrer dans la grande banlieue. Pour le plus grand plaisir des enfants… On connaissait John Boorman pour être l’auteur de films épiques, grandioses et plutôt spectaculaires. Après «Excalibur» et «La forêt d’émeraude», il met en scène les réactions d’un gosse de sept ans aux prises avec les réflexions des grandes personnes et face à un des événements les plus tragiques du 20e siècle. Poésie et dérision sont au rendez-vous de cette vision sensible et intimiste des années noires. A savourer sans nuances.

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