Saga Sony

SonyLes temps changent. Faisant fi du protectionnisme chauvin, les Français découvrent que les entreprises contiennent en leur sein des trésors de culture, d’imagination et de technique. Dans son livre, l’écrivain Michel Rachline nous fait pénétrer dans l’univers fascinant d’une entreprise internationale qui a su intelligemment pénétrer le marché français. Cet ouvrage, richement illustré, a le mérite d’inscrire à sa vraie place, c’est-à-dire celle d’une véritable référence culturelle, une des grandes sociétés de » notre époque. «La saga Sony», Éditions Albin Michel.

Pêche at home

Videotel International propose aux amateurs tranquilles mais passionnés de ce noble art qu’est la pêche, une série de quatre cassettes intitulées «Spécial brochet», « Pêche à la mouche», «Montage de mouches» et «Pêche au gros». Ces films, réalisés par des professionnels de la pêche, du cinéma et de la télévision, garantissent des images vraies et des émotions fortes grâce à une qualité de réalisation rarement égalée. Pour tout renseignement, Videotel International, BP 8, 38330 Montbonnot Saint-Martin. Tél. : 76.41.02.50.

Starmania : spectacle d’hier pour vidéo d’aujourd’hui

Aujourd’hui, tous les artistes clipés font l’objet d’un programme vidéo à court ou moyen terme. Concerts, spectacles, coulisses des clips, tous les moyens sont bons pour donner leur dose de rêve aux accros de l’image en stéréo. Ce mois-ci, WEA Music sort, en vidéocassette, l’opéra-rock de Michel Berger et Luc Plamondon, «Starmania» version 1988. «Starmania», vous connaissez, c’est un petit spectacle musical un peu futuriste, un opéra-rock vaguement philosophique, un ramassis d’histoires d’amour toutes plus «bateau sur l’eau» les unes que les autres, voire une représentation de marionnettes pour colonies de vacances attardées. Seulement cela ? Il suffit pourtant de jouer le rôle du spectateur vierge de tout a priori pour se prendre au jeu. Même, en mettant de côté tous les vieux clichés — Roméo et Juliette, je t’aime-tu m’aimes, j’suis un loubard-tes une star —, on accroche L’histoire : la petite serveuse automate du bar pleure son ami le banal,- de rock qui ne veut pas d’elle parce qu’il aime les z’hobbes (excusez, je suis un peu enrhumé), pendant qu’un loubard au cœur tendre, entraîné et aimé par un travesti — qui ne l’est pas — craque devant une présentatrice télé (mais non, pas Evelyne Leclercq) qui deviendra «voyoute) par amour et pour éjecter un politicien, style Le Pen-Tapie, amoureux d’une star déchue. Et il meurt à la fin? Gérard Pullicino, qui a suivi le spectacle depuis le début (clips, bande-annonce pour la télé, promotion…) a réalisé en vidéo le film commercialisé aujourd’hui en cassette. Il a tenu à reprendre les scènes une par une pour ne pas se limiter à un enregistrement public. «Avec les capacités de mise en scène que m’offrait le spectacle, je ne pouvais pas me contenter d’une prise de vue un soir, au hasard». Pourtant, même si l’idée de départ es: bonne et si l’ensemble reste très bien réalisé (les prises de vues et les trouvailles en tout genre soulignent le côté professionnel et le rythme du spectacle), le résultat n’en ressort pas moins aseptisé, amputé d’une ambiance forte, de grands applaudissements, de tensions et de larmes.Starmania «Starmania ou les passions de Johnny Rockfort, selon les évangiles télévisés» titrait la première version… il y a dix ans. A l’époque où le p’tit bout d’Gall chantait l’amour à un Balavoine en chef des zonards, tandis que les grandes, Dufresne, Thibault et autre Nanette Workman, poussaient des contre-uts à casser les «vers». Dix ans… et Berger a remis ça. L’époque aidant, tout a très bien fonctionné. A croire que les «people» d’aujourd’hui étaient prêts à recevoir ce beau cadeau. Question de feeling. Les détracteurs de la nouvelle version mentiront en disant qu’elle manque d’émotion. Repensé, réactualisé, retravaillé, remis en scène, le «Starmania» nouveau est tout simplement réussi et c’est ce qu’on aurait aimé retrouver un peu plus dans la version vidéo. Berger et Plamondon ont su peaufiner leur philosophie de l’égo-trip. Gageons que leur nouveau spectacle, qui débute dès la rentrée 90, sera à la hauteur de ce «Starmania» désormais disponible dans tous les points de vente et qui reviendra sur la scène du Zénith, après la tournée, du’ 18 au 28 octobre prochain.Rien, mais alors rien dans son parcours ne prédisposait Tom Cruise (prononcer «Crouze», please !, à ne pas confondre avec Cruz, le héros mongol, prognathe et simiesque de «Santa Bar-Tabac», diffusé tous les jours sur TF1 depuis mille ans!) à faire l’acteur, et encore moins à devenir une star. Un beau matin de juillet, en l’an de grâce 1962, naît un bambinoureplet et joufflu. La liesse est à son comble dans la bonne ville de Syracuse (Etat de New York) où M. Cruise Mapother exerce la gratifiante profession d’ingénieur électricien. Alors que pour le petit bonhomme Thomas, la vie s’écoule dans le calme et la sérénité qui sied aux gens de labeur, un drame soudain va tout bouleverser. En 1974, ses parents divorcent. Le jeunot effrité aura bien du mal à s’en remettre, et son adolescence en prendra un sérieux coup dans l’aile. Études perturbées, vie sociale en route de montagne, sensibilité exacerbée, tendance accrue à une violence autant verbale que musclée, le petit Tom nage alors en plein déphasage. Pour tout dire, il ne sent pas sa vie.

Le crime de l’âge d’or

Éditions MontparnasseLes Éditions Montparnasse n’en finissent pas de puiser, avec raison, dans le charme et la magie de l’âge d’or du cinéma. Forte d’une trentaine de titres, la collection s’enrichit de quelques titres prestigieux tels «Les enfants du paradis», «Casque d’or», «La bête humaine», «Le silence est d’or», «Les félins» et «Le crime de Monsieur Lange», qui bénéficie d’un important travail de restauration dans la bande-son. On peut ainsi, pour la première fois, entendre clairement des dialogues jusqu’alors inaudibles. C’est la société Lobster, spécialisée dans le film ancien, et le studio d’enregistrement et de traitement sonore Ramsès qui se sont chargés de cette tâche bien délicate. Le résultat est stupéfiant. Courez vite juger sur pièce…

Mouvements et mouvance

Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça bouge chez Warner Home Vidéo. En effet, Marc Bonduel, qui occupait jusqu’alors la fonction de PDG, a été remplacé par Jean-Paul Jaouen, ex-directeur commercial chez Warner. Et ce n’est pas fini. Chez CBS-Fox Vidéo France, c’est Olivier Philippon, ex-directeur financier dans cette même société, qui remplace Gilbert O’Hayon au poste de PDG. Il présidera désormais aux destinées de CBS-Fox Vidéo France, créée en 1974, qui dépend du groupe américain CBS Fox Company, dont le siège est à New York. Le chiffre d’affaires global dépasse allégrement les 500 millions de dollars. Uniquement en France, la société a vendu en 1989 plus de 700 000 cassettes. Il faut compter sur CBS-Fox, d’autant qu’elle s’est associé avec quatre autres majors (CIC, Warner, GCR et Film Office) pour une campagne publicitaire TV qui se déroulera du 2 au 15 mars, destinée à promouvoir la sortie en vidéocassettes des «Aventures du baron de Munchausen», «Un poisson nommé Wanda», «Tequila sunrise», «Jumeaux» et «Working girl». Quand on vous disait que ça bougeait!

Circulez y’a rien a voir!

Circulez y'a rien a voir!Elle dirige une galerie d’art du Faubourg Saint-honoré, habite un hôtel particulier à Neuilly, fréquente les réceptions mondaines. Lui, c’est un simple flic de quartier, sans qualification précise, qui vit dans un studio miteux et se nourrit au snack du coin. Ils n’auraient jamais dû se rencontrer, et pourtant le destin était au rendez-vous, sous la forme d’une enquête de routine. Fasciné par cette beauté inaccessible, notre inspecteur ne la quitte plus d’une semelle, usant et abusant du pouvoir que lui confère sa carte tricolore. Sous les prétextes les plus futiles, il s’introduit chez elle, insiste, s’impose, s’incruste. Rôle qui va à merveille à Michel Blanc, casse-pied collant comme il l’était déjà dans « Viens chez moi… ». Femme du monde toujours élégante et souriante, Jane Birkin est à l’aise en victime-martyre de cet importun. Celui-ci a aussi un collègue constamment décontenancé : Jacques Villeret. Le duo qu’ils forment est désopilant, davantage certainement que l’histoire assez conventionnelle de tableaux maquillés et de cadavre indésirable où le film nous embarque… On eût préféré un peu plus de folie. Reste un excellent divertissement familial, totalement dépourvu de vulgarité.

T’es heureuse? Moi toujours…

Jean Marbceuf est un sympathique marginal, rendant toujours intéressants des films plus ou moins réussis : « Bel ordure », « Monsieur Balboss », « Genre masculin » et « La ville des silences ». Le plus récent est le plus réussi « T’es heureuse ? moi toujours », dont le premier titre était beaucoup plus poétique, mais beaucoup moins commercial : « La passion Lumière ». Il y a sûrement une grande dose de Jean Marbceuf dans le personnage de cette jeune veuve conduisant son bus à travers la Causse.Tes heureuse Moi toujours Devant de rares spectateurs et avec son cinéma ambulant, elle projette les films réalisés par un mari qui a fini par se suicider, faute d’avoir le moindre succès. Sa croisade insensée pour la mémoire d’un être cher et sa volonté de perpétuer un cinéma forain depuis longtemps désuet sentent bon la sensibilité à fleur de nostalgie et font chaud au cœur. Jean Marbceuf a trouvé son atmosphère. Le film de Jean Marbceuf a la couleur des feuilles mortes. La jeune veuve, incarnée par Dominique Labourier, déambule dans sa vie. Elle arpente une province française comme saisie par la torpeur. La nuit semble son royaume, propice à ces rencontres qui meublent un moment sa solitude : un instituteur cinéphile, un simplet, un patron de café, quelques forains et ce danseur de claquettes. aussi rêveur, libre et insouciant qu’elle. Car, malgré les apparences, (« T’es heureuse ? moi toujours », est un film sur la joie de vivre. Pas une joie béate et imbécile. Avec sa tendresse du cœur et son esprit toujours prêt à l’humour, « Elle » (c’est ainsi que le personnage s’appelle dans le film) vous donne un sacré coup de tonus au moral.

L’africain

Charlotte (Catherine Deneuve) en a assez de vendre des voyages clés en mains à ses clients. Elle veut leur offrir l’aventure en Afrique centrale, les crocodiles, les moustiques et les Pygmées 100 % made in Kenya. Comment ? En créant un club de vacances sur ces terres vierges. Où habite, devenez qui ? Justement son presque ex-mari, Victor (Philippe Noiret). Charlotte, prise en otage par de très méchants trafiquants d’ivoire, va entraîner Victor, qui l’aime toujours (elle est la seule à ne pas s’en rendre compte) dans une série d’aventures rocambolesques.L'Africain Avec « L’Africain », Philippe de Broca revenait à ses premières amours : la comédie d’aventures sentimentale. On se souvient de quelques uns de ses plus grands succès, comme « L’homme de Rio » ou « Le magnifique », avec un bondissant Belmondo. Ici, Catherine Deneuve est une emmerdeuse, mais de charme ! Elle forme un couple attendrissant avec ce vieux ronchon de Philippe Noiret. Lui aime trop le pays pour le laisser envahir par les touristes. Il va tout faire pour s’opposer à son projet, et ne pas voir « les Pygmées enfermés dans les HLM pour bouffer des hamburgers ». Voici une Afrique de rêve, joyeuse et colorée où l’on dîne le soir en smoking sous la véranda. Vous verrez un immense troupeau d’éléphants chassé par l’incendie, un petit avion jaune drôlement sympa qui se promène partout et un vieux bateau à vapeur (l’Africa Queen, bien sûr) qui remonte le fleuve. Le tout superbement photographié en pleine nature, au Kenya et au Zaïre, dans le format de la grande vraie Pana-vision. Alors, en vidéo, un seul regret devoir admirer les paysages sur un écran télé qui n’est hélas pas extensible. Heureusement, les scènes de comédie se succèdent à un rythme accéléré.

Un bon site pour pièces auto AUDI

Il est difficile de dénicher des pièces auto pas chères. Cela ne veut toutefois pas dire que c’est impossible.

Un service au bout du clic

Avant, j’avais l’habitude d’acheter mes pièces auto en magasin. A cette époque, je vivais dans une grande ville où les magasins sont à deux pas de chez moi. Je ne trouve donc aucun problème à me déplacer pour faire mes achats. C’est après mon déménagement en périphérie que tout se complique. Il me fallait faire au moins une heure en voiture avant de trouver le premier magasin de pièces détachées. Un cas qui est loin d’être pratique sur le long terme. J’ai donc décidé de trouver un moyen plus simple pour éviter les longs trajets en voiture. C’est à ce moment que j’ai commencé à acheter tout ce dont j’ai besoin en ligne pour ensuite me le faire livrer à domicile. Cela va de la nourriture aux pièces de voitures. C’est également à ce moment que j’ai découvert le site 24piecesauto.fr. Ce site me permet d’acheter des pièces détachées en seulement quelques clics et sans avoir à bouger de mon bureau ou de chez moi.

Jeu de plaquette de frein Mapco

Mapco

Mon premier achat sur le site fut un jeu de plaquettes de frein, frein à disque de marque Mapco. J’avais à ce moment besoin de cette pièce pour remplacer celui de ma voiture Audi A2 (8ZO) 1.4 TDI. Cette pièce de marque de conformité E4 90R 01115/708 s’adapte à un système de freinage APE. Elle comprend un contact de signal d’usure et une tôle antibruit. Elle a une hauteur de 54,7 mm, une épaisseur de 19,7 mm et une largeur de 146 mm. Ce jeu de plaquettes est destiné à un assemblage d’essieu avant sur Audi A2 et A3. Il peut également être utilisé sur différents types de véhicule de marque Seat, Skosa et Volkswagen.

La femme aux enchères

Merci la vidéo qui nous permet de découvrir les inédits ! Cette « Femme aux enchères » a pour _ titre original « Attenti il buffone » et est réalisé par un romancier-cinéaste dont on n’a vu qu’un seul film en France « La califfa » avec Romy Schneider. Bevilacqua n’est pas un grand cinéaste. Il manie mieux les mots que l’image. Mais il a une sensibilité de conteur très originale. « La femme aux enchères » mélange avec finesse la comédie et le drame, la tendresse et la férocité. Un violoniste de concert rentre chez lui pour découvrir que son épouse a quitté le domicile conjugal avec ses deux enfants. Elle s’est installée chez son amant, un homme plus âgé, mais plus riche et plus puissant. Le musicien se rend dans la somptueuse demeure où il est attendu, pour annuler le mariage. Par la douceur et la dérision, il fait face à la situation en jouant les bouffons et se livre à un subtil travail de sape dont le couple ne va pas sortir indemne. Bevilacqua se tient en équilibre à la limite de la farce grotesque, sans jamais y déraper. Mais, au passage, il égratigne la haute bourgeoisie, l’église et la gloriole militaire. Ehi Walach en ganache démasquée, Manfredi en douloureux ironique et Mariangela Melato en femme prise entre deux hommes donnent toute sa conviction au film. Il reste sûrement dans les tiroirs des producteurs italiens des comédies (douces-amères ou franchement comiques) aussi honorables que celle-ci. Alors ? Un des autres avantages de « La femme aux enchères » est de nous confirmer un talent connu, mais… pas assez « re »connu celui de Nino Manfredi, acteur avec qui la comédie italienne paraît toujours un peu plus que ce qu’elle a l’ambition d’être, et cinéaste (il a deux réalisations à son actif) au regard insolite et attachant.

Stardust memories

Coincé entre « Manhattan » (1979) et « Comédie érotique d’une nuit d’été » (1982), « Stardust memories » est un tournant dans la carrière de Woody Allen… mais aussi une impasse !Stardust memories Ce film-introspection, autobiographique et satirique, sent la répétition. Une nouvelle fois, Woody Allen s’en prend aux intellectuels (ici, les cinéphiliques) et se gratte, jusqu’au sang, son petit nombril de célébrité qui a des problèmes avec les dames. Côté hommage inspiré, Allen oublie cette fois le Suédois Bergman au profit de l’Italien Fellini et de son « 8 112 ». Une fois faites ces deux réserves, il faut reconnaître que « Stardust memories » est passionnant comme une sensibilité mise à nue. Woody Allen a le génie du fantasme et du monologue. On n’est pas prêt d’oublier ce train, plein de gueules sinistres, qui s’enfonce dans la nuit alors que, sur une voie parallèle, un autre train roule plein de gens .beaux, heureux et gais. Bien sûr, Woody n’est pas dans le bon. Ses efforts désespérés pour s’échapper et changer de wagon sont pathétiques et touchants. Car à travers mille petits détails apparemment non signifiants (rencontres, actes manquées, objets rebelles, etc.), Woody Allen s’offre un beau constat et une virulente autocritique. Sur le moment, après le choc émotionnel que fut « Manhattan », on pouvait croire que « Stardust memories » n’était rien de plus qu’un exercice de style narcissique. « Comédie érotique d’une nuit d’été », conte léger et optimiste (tout en restant fidèle.aux préoccupations profondes du « timide » Woody Allen) donne aujourd’hui un éclairage différent au film. « Stardust memories » est un moment parfaitement assumé de l’évolution de Woody Allen… Une pièce maîtresse dans l’œuvre d’un des cinéastes les plus sincères de notre époque.

La victoire en chantant

La victoire en chantantSix mois après le début de la Première Guerre mondiale, en janvier 1915, des Français (ils sont neuf) et des Allemands (ils sont trois !) vivent encore en paix. Et pour cause perdus aux confins du Cameroun et de l’Oubangui, ils ignorent que leurs pays respectifs sont en guerre. La nouvelle du conflit parvient aux Français le 5 janvier, les jetant dans une grande perplexité, puis dans une intense émotion patriotique. Ils ne voient plus qu’un seul but écraser l’Allemagne en la personne de ces trois braves Teutons sympathiques, clients de Fort-Coulais, comptoir français où ils se ravitaillaient régulièrement. Le temps pour le sergent de cuver son absinthe et de rassembler une petite troupe d’indigènes, et l’assaut est donné, un dimanche, pour l’effet de surprise. C’est un désastre, une catastrophe. Bien avant son triomphe de la « La guerre du feu », ce fut là le premier film de Jean-Jacques Annaud, dont il disait « J’ai voulu faire un film plutôt comique sur un sujet plutôt sérieux, un film qui serait une partie d’une anthologie de la bêtise, qui serait aussi une façon d’ironiser sur la dérision de la guerre ». Et en fait ce fut une bien curieuse carrière pour un bien curieux film. Le scénariste et dialoguiste Georges Conchon (« L’Etat sauvage », « Le sucre ») y stigmatisait le racisme, le nationalisme et la guerre. Pourtant « La victoire en chantant » avait été un échec total lors de sa sortie française. Mais, rebaptisé « Black and white in colour » pour sa carrière américaine, il a obtenu l’Oscar du meilleur film étranger à Hollywood ! C’est vrai, Jean Carmet et Jacques Dufhilo y étaient tous deux prodigieux, et Catherine Rouvel et Dora Doll semblaient tout droit sorties d’une partie de campagne à la Renoir. Après ce succès américain, le film ressortit sous son nouveau titre « Noirs et Blancs en couleurs ». Nouvel échec, tout aussi injustifié. C’est donc un film à découvrir d’urgence, auquel la vidéo donne une chance supplémentaire et amplement méritée.

Une nuit très morale

Une petite ville au fin fond de la Hongrie, tout à fait au début du siècle. Voici la maison à la lanterne rouge, une maison close où, sous la surveillance d’une maîtresse indulgente, les demoiselles mènent une existence familiale. Un jour elles décident d’offrir l’hospitalité à un étudiant pauvre, joli garçon, sympathique et tendrement aimé. Tout se passerait pour le mieux si la mère de l’étudiant ne débarquait de sa province pour rendre visite à son fils… Le film représentait, joliment, la Hongrie au Festival de Cannes cette année-là. Il est dû à un vieux routier, Karoly Makk qui sait ménager ses effets. Il aime le cinéma dans lequel le spectateur puisse rire et pleurer. Et cette histoire d’intellectuel malheureux, de filles perdues et de maman naïve ne soupçonnant rien, peut faire l’objet, en effet, de plusieurs types d’interprétation. On remarquera dans le rôle de la vieille dame très digne, la doyenne des comédiennes hongroises, Margit Makay, alors âgée de plus de 80 ans. Ce rôle en or lui a valu des prix d’interprétation dans son pays. Mais il faut aussi signaler la très belle qualité de la photographie et le rouge profond des velours. Le film a été un succès considérable en Hongrie la vidéo vous offre ici l’occasion de découvrir de façon plaisante le cinéma d’un pays qui donne plus souvent dans la lourde fable sociale que dans l’aimable comédie.

L’agression

L'agressionUn brave cadre parisien dans sa belle voiture, part en vacances avec épouse et fillette de dix ans. Un groupe de motards, une altercation, un geste malheureux, une poursuite et l’accident ! Lorsqu’il revient à lui, le gentil bourgeois retrouve femme et fille mortes, violées ! Devant l’inefficacité de la police, il décide de faire justice lui-même. Sa belle-sœur l’accompagne. Blonde, belle, provocante et lucide… c’est Catherine Deneuve. Elle suit ce père tranquille qui a acheté un fusil pour éliminer ceux qu’il croit être les meurtriers de sa famille. Elle le voit s’acoquiner avec un serveur de restoroute, magouilleur et vulgaire… Claude Brasseur inquiétant à souhait. Elle se trouve entraînée dans un cauchemar d’abjection, de sang et de mort. Elle comprend enfin que les apparences peuvent être trompeuses et que les masques sociaux, qu’elle a toujours appris à porter avec grâce, peuvent soudain peser très lourd. Gérard Pires situe sa « série noire », cc-adaptée par Jean Patrick Manchette d’un roman anglo-saxon, dans le décor inhumain de l’autoroute. Dans ce lieu invivable où l’on passe en vitesse, les hommes révèlent un drôle de visage : intolérance, violence, bestialité… La peinture de Gérard Pires est du vitriol à l’état pur. Et la seule fleur dans cet enfer s’appelle Catherine Deneuve.

Equus

Dans une petite ville anglaise, un jeune homme de 17 ans est traduit devant le tribunal pour enfants. Dans le manège où il travaillait comme garçon d’écurie, il a crevé les yeux de six chevaux avec un crochet en métal ! Confié à un psychanalyste, il entreprend un long et pénible travail d’investigation mentale, largement aidé par des séances d’hypnose. Peu à peu, les scènes oubliées resurgissent de la mémoire du jeune garçon : les récits de chevaux faits par sa mère, la photo d’une tête de cheval au-dessus de son lit. Et ses chevauchées secrètes et nocturnes avec les bêtes du manège, où, entièrement nu pour une sorte de cérémonial rituel, il a pu connaître l’extase. Le cheval tient alors un rôle essentiel, symbole sexuel, religieux et païen. Enfin, au cours d’une dramatique séance d’hypnose, le garçon relate la soirée du crime. Nous saurons comment il est allé jusqu’au bout de sa passion, comment il est devenu criminel pour avoir voulu devenir centaure.Equus Le réalisateur Sidney Lumet, l’un des grands de Hollywood, aime ouvrir des dossiers : avec « Douze hommes en colère » ou plus récemment « Verdict », c’était celui de la justice avec « Serpico », celui de la drogue : et avec « Network », celui de la TV. Cet étrange et très beau film, adapté de la pièce de Peter Scaffer, mais établi sur des faits réels, ouvre le dossier de la psychiatrie. Grand succès au théâtre avant d’être porte a l’écran, « Equus » nous permet de retrouver le meilleur Richard Burton dans le rôle du scientifique qui à son tour perd la raison, jaloux de cette passion éprouvée par le jeune homme. Le malade, c’est un rôle écrasant, magistralement interprété par Peter Firth, mélange de puissance et de vulnérabilité, qui obtint d’ailleurs pour « Equus », l’Oscar du meilleur acteur de complément à Hollywood.