Le foudroiement : comprendre le phénomène et limiter ces effets

Si en mer le facteur de risques pour l’homme reste très faible, il peut entraîner des dégradations sur les équipements électriques et électroniques embarqués. Bien que peu utilisées, il existe sur le marché des technologies pour permettre d’éviter les effets majeurs du foudroiement. Par Christian Lesage

Pour des oreilles attentives, c’est dans la réception radio qu’il se fait annoncer de très loin. Dans le haut-parleur, le craquement caractéristique des para4 sites signale l’approche du phénomène. Déjà redouté à terre, en mer il s’ajoute au caractère d’hostile isolement que confère le statut de navigateur volontaire et c’est avec un mélange de fascination et de crainte que l’on observe l’approche de l’orage. De nuit, le show prend des allures dantesques, éclairage erratique et déchirement du silence qui noue la gorge. Il y aurait comme de l’électricité dans l’air. Electricité! Voilà le mot juste.

L’évolution de la connaissance de la foudre a suivi celle des cultures et du savoir. C’est d’abord pour conjurer les dangers que j’homme [‘a attribuée à la colère divine: c’est Tien Mu, Lug, Jupiter, Zeus ou un autre. Au cours du XVIIe siècle, quelques tentatives d’explications verront le jour. Il faudra attendre le XVIIIe pour que Benjamin Franklin mette en évidence la nature électrique du nuage orageux, et la fin de la seconde guerre mondiale pour dresser des connaissances bien établies.

Pour étudier les paramètres d’un coup de foudre, les chercheurs ont imaginé dès les années soixante, une solution pour s’affranchir de l’aspect aléatoire du lieu et du moment de l’impact. Aux Etats-Unis, Morris Newman eut l’idée de déclencher artificiellement la foudre depuis un navire qui allait au contact des cellules orageuses le long des côtes de Floride. En s’inspirant de cette technique, et à cause de nombreux dégâts sur les matériels EDF, France Telecom et quelques laboratoires d’aéronautique ont lancé des programmes de recherche pour mieux appréhender le phénomène et en limiter ses effets majeurs.

En France, c’est à Saint-Privat d’Allier que sont menées les expériences de déclenchement volontaire de coups de foudre, grâce à un dispositif de fusées à fil métallique que l’on lire dans le nuage d’orage. Le fil conducteur force le passage du courant de foudre vers un pylône équipé d’appareils de mesure qui enregistrent les paramètres du phénomène. La connaissance de la foudre est actuellement considérée comme satisfaisante.

Un condensateur géant

La surface de la terre et les parties inférieures de t’ionosphère sont des conducteurs électriques et la couche d’air qui les sépare est isolante. Pour un électricien, cette configuration naturelle est assimilable à un gigantesque condensateur. Entre les armatures de celui-ci {positive, surface de la terre et négative, ionosphère) règne un champ électrique d’une centaine de volts par mètre. Amis terriens, amis marins, nous vivons dans ce gigantesque condensateur électrique! La très faible conductivité de l’air engendre un courant de fuite qui pourrait décharger ce condensateur en quelques minutes. On peut donc attribuer aux orages atmosphériques le rôle de compenser la déperdition de charges électriques négatives de la surface de la terre. Grâce aux orages, l’équilibre électrique initial et naturel est ainsi maintenu! C’est un phénomène permanent, puisqu’il existe à peu près 2 000 systèmes orageux en activité simultanément autour du globe. Voici brièvement expliquée l’extraordinaire organisation de la nature pour maintenir son équilibre électrique.

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